Figure-vous que la colocation n’est plus l’apanage des étudiants fauchés ! Elle devient un véritable choix de vie, notamment quand elle réunit différentes générations sous un même toit. Selon les chiffres de la Fondation Abbé Pierre, plus de 10 000 binômes intergénérationnels se sont formés ces cinq dernières années. Mais comment ça marche vraiment ?
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La colocation intergénérationnelle : un concept qui redéfinit l’habitat partagé
Soyons honnêtes, qui aurait imaginé il y a 20 ans que des jeunes choisiraient de vivre avec des personnes de l’âge de leurs grands-parents ? Et pourtant, c’est une tendance qui explose.
La colocation intergénérationnelle, c’est simple : un senior qui dispose d’espace dans son logement accueille un jeune (étudiant ou travailleur) en échange d’un loyer modéré ou de menus services. Parfois même, pas de loyer du tout ! On est loin du bail classique — le propriétaire vit sur place et partage son quotidien avec son jeune colocataire.
Des startups ont même flairé le bon filon et proposent désormais des plateformes de mise en relation. Le concept répond à deux problématiques contemporaines : des seniors qui reculent l’entrée en maison de retraite et des jeunes qui galèrent à se loger. Plutôt malin, non ?
Pourquoi sauter le pas ? Les avantages pour chacun
Pour les jeunes | Pour les seniors |
---|---|
Logement abordable (voire gratuit) | Présence rassurante au quotidien |
Pas de caution ni de garant requis | Complément de revenu possible |
Pas de taxe d’habitation | Aide pour certaines tâches quotidiennes |
Enrichissement humain intergénérationnel | Lutte contre l’isolement social |
Pas de démarches APL complexes | Maintien à domicile facilité |
Du côté des jeunes : une solution face à la crise du logement
Vous avez déjà essayé de trouver un logement décent dans une grande ville avec un budget d’étudiant ? C’est parfois plus difficile que de décrocher un rendez-vous chez un ophtalmo ! La colocation intergénérationnelle apparaît comme une bouffée d’oxygène.
Au-delà de l’aspect économique — et Dieu sait qu’il est important — c’est aussi une expérience humaine enrichissante. J’ai rencontré Léa, 23 ans, qui partage son quotidien avec Odette, 78 ans, depuis deux ans. « On regarde ensemble ‘Plus belle la vie’ le soir, et parfois elle me raconte des histoires de sa jeunesse. C’est comme avoir une grand-mère en bonus, et ça n’a pas de prix. »
Pour les saisonniers aussi, c’est une solution en or : un toit temporaire sans se ruiner. La simplicité administrative est un autre atout majeur : pas d’état des lieux compliqué, pas de paperasse interminable. Vous posez vos valises, et c’est parti.
Côté seniors : vieillir chez soi, mais pas seul
Parlons franchise. L’entrée en EHPAD est souvent redoutée. La colocation intergénérationnelle offre une alternative précieuse pour retarder ce cap.
Marcel, 72 ans, me confiait : « Depuis que Thomas vit chez moi, je me sens plus en sécurité. Il m’aide à comprendre mon smartphone, et moi je lui apprends à cuisiner des plats qui impressionnent sa copine. On a trouvé notre équilibre. »
L’aspect financier n’est pas négligeable non plus. Que ce soit par un petit loyer qui complète la retraite ou par les économies réalisées en n’ayant pas à payer quelqu’un pour certaines tâches, c’est tout bénéfice. Et puis, avoir quelqu’un sous son toit quand on vieillit, quand le risque de chute augmente… ça rassure toute la famille.
Les limites de cette solution : attention aux attentes démesurées
Soyons clairs : ce n’est pas l’eldorado non plus. Le jeune n’a généralement qu’une chambre à disposition, pas un appartement entier. Et le reste de l’habitat ? Partagé !
Comment faire quand vous voulez inviter des amis mais que votre colocataire senior se couche à 21h ? Comment gérer les différences de rythme de vie ? Si vous êtes un étudiant fêtard, passez votre chemin. Cette formule convient davantage aux profils studieux ou à ceux qui vivent leur vie sociale principalement à l’extérieur.
Et attention aux malentendus : le jeune n’est pas une aide à domicile ! Il ne s’agit pas de devenir l’auxiliaire de vie de son hôte, mais plutôt de rendre quelques services ponctuels comme arroser les plantes, descendre les poubelles ou faire un peu de jardinage.
Les services raisonnables à attendre
Je connais un cas où ça a mal tourné parce que les attentes n’étaient pas clairement définies au départ. La senior s’attendait à ce que son jeune colocataire lui prépare ses repas quotidiens et l’accompagne à tous ses rendez-vous médicaux.
Pour éviter ce genre de situation, il est recommandé d’établir une sorte de « contrat moral » dès le début, même s’il n’y a pas de bail officiel. Y préciser les services attendus, le montant du loyer ou sa gratuité, et les règles de vie commune.
Quelques exemples de services raisonnables :
- Petit jardinage
- Bricolage léger
- Aide informatique occasionnelle
- Courses hebdomadaires
- Présence le soir
Point crucial : l’assurance habitation
On n’y pense pas toujours, mais l’assurance habitation, c’est essentiel ! Le propriétaire doit absolument déclarer la présence du jeune sous son toit à son assureur. C’est une question de responsabilité civile : si le jeune cause un dommage, il faut qu’il soit couvert.
Inversement, le jeune colocataire peut avoir intérêt à souscrire sa propre assurance pour ses biens personnels. C’est un détail qui peut éviter bien des tracas en cas de pépin.
Conclusion : une solution d’avenir ?
La colocation intergénérationnelle, c’est finalement un peu comme ces anciennes recettes de grand-mère qu’on redécouvre : simple, efficace et pleine de bon sens. Dans notre société où les générations vivent de plus en plus séparées, n’est-ce pas finalement un retour à une forme de sagesse ancestrale ? Vous seriez prêt(e) à tenter l’aventure, vous ?