Savez-vous que les assureurs français prévoient de verser près de 4 milliards d’euros suite aux récentes intempéries? Figure-vous que 267 000 habitations ont été touchées, pour une facture dépassant le milliard. Les compagnies d’assurance sont en alerte rouge face à une année 2022 qui pulvérise déjà tous les records. Mais est-ce vraiment une surprise quand on regarde de plus près le thermomètre climatique?
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La facture climatique s’envole
C’est la douche froide pour les assureurs. Grêle, inondations, canicules… Le changement climatique, ce n’est pas juste pouvoir se balader en t-shirt en janvier dans le Nord de la France. C’est une réalité financière brutale qui frappe à notre porte.
Les prévisions font froid dans le dos. Selon France Assureurs, nous passerions de 69 milliards d’euros de sinistres climatiques entre 1989 et 2019 à… tenez-vous bien… 143 milliards entre 2020 et 2050! Presque un doublement. Un chiffre qui donne le vertige, vous ne trouvez pas?
La parade des catastrophes
Quatre grands risques pointent leur nez et mettent le feu aux calculettes des actuaires:
- Les inondations fluviales: +80% à l’horizon 2050, soit 50 milliards d’euros cumulés
- Les submersions marines: 3 milliards d’euros sur les trente prochaines années
- Les tempêtes: 46 milliards d’euros, en hausse de 46%
- La sécheresse: attention, c’est le champion toutes catégories!
La sécheresse, cet ennemi silencieux de votre maison
J’ai failli tomber de ma chaise en découvrant les chiffres. La sécheresse pourrait coûter 43 milliards d’euros d’ici 2050. Un triplement! Mais en quoi la sécheresse menace-t-elle nos maisons, me direz-vous?
C’est tout simple et pourtant dévastateur. Quand le sol argileux s’assèche, il se rétracte. Puis quand il pleut enfin, il gonfle. Ce phénomène de « subsidence » fait littéralement danser vos fondations. Résultat? Des murs qui se fissurent, des carrelages qui explosent, des dalles de béton qui s’affaissent.
Certains départements sont particulièrement vulnérables. La Haute-Garonne (23% des sinistres), la Gironde (19%), les Bouches-du-Rhône, le Tarn-et-Garonne et le Tarn (8%) concentrent deux tiers de la hausse des dégâts liés à la sécheresse.
Type de risque | Coût 1989-2019 | Coût prévu 2020-2050 | Augmentation |
---|---|---|---|
Inondations | ~28 milliards € | 50 milliards € | +80% |
Tempêtes | ~31 milliards € | 46 milliards € | +46% |
Sécheresse | 13,8 milliards € | 43 milliards € | +212% |
Submersions marines | ~1 milliard € | 3 milliards € | +200% |
Votre portefeuille va-t-il survivre au climat?
Soyons honnêtes, tout ce beau monde va devoir payer la note. Et devinez qui sera en première ligne? Votre serviteur et vous-même, chers lecteurs.
Les experts de l’Autorité de contrôle du secteur de l’assurance prévoient une hausse des primes entre 130 et 200% sur 30 ans. Oui, vous avez bien lu. Votre assurance habitation pourrait tripler!
La question qui tue: cette explosion est-elle soutenable quand le pouvoir d’achat est déjà sous pression? Et ce n’est pas tout. Les assureurs accepteront-ils encore de couvrir certaines zones à haut risque? Imaginez des régions entières devenues « non assurables »…
La parade: prévention et adaptation
Pour l’instant, les assureurs misent sur la prévention. Ils encouragent les techniques innovantes qui limitent les effets du retrait-gonflement des sols argileux et les équipements anti-inondation. Ils plaident aussi pour une cartographie nationale plus précise des risques et sa mise à jour régulière.
Mais la question qui me taraude, et peut-être vous aussi: faudra-t-il bientôt déménager pour échapper aux zones à risque? Le Nord de la France (loin des côtes) deviendra-t-il le nouvel eldorado immobilier? Ce qui est certain, c’est que ces bouleversements climatiques redessineront la carte des valeurs immobilières.
Vers une nouvelle géographie du risque?
Pensez-y un instant. Une maison en Haute-Garonne ou dans les Bouches-du-Rhône, classée en zone de forte subsidence, vaudra-t-elle encore son prix actuel quand son assurance coûtera trois fois plus cher? Quand les acheteurs potentiels sauront qu’elle risque de se fissurer à chaque vague de sécheresse?
Nous sommes face à une transformation silencieuse mais majeure de nos patrimoines immobiliers. Et tout ça sous un soleil de plus en plus ardent qui n’a rien de nouveau, sauf sa férocité.
Alors, avez-vous vérifié si votre maison repose sur de l’argile? Êtes-vous prêt à voir votre prime d’assurance s’envoler dans les prochaines années? Et surtout, sommes-nous collectivement prêts à affronter ce défi qui pourrait bien redessiner la carte de l’habitat en France? J’aimerais bien avoir la réponse, mais je crains que nous ne fassions tous partie de cette vaste expérience climatique en cours.